La fiabilité des mesures de pression à hautes températures

La fiabilité des mesures de pression à hautes températures

Dans certaines applications, les capteurs de pression sont exposés à des températures très élevées qui peuvent nuire à la fiabilité des mesures. Les autoclaves utilisés dans les industries chimiques et alimentaires pour stériliser le matériel et les fournitures constituent certainement l’une de ces applications exigeantes.

Les autoclaves sont des chambres de pression utilisées dans un large éventail d’industries pour diverses applications. Ils se caractérisent par des températures élevées et des pressions différentes de celle de l’air ambiant. Les autoclaves médicaux, par exemple, permettent de stériliser le matériel en détruisant les bactéries, les virus et les champignons à une température de 134 °C. L’air emprisonné dans la chambre de pression est retiré et remplacé par de la vapeur chaude. La méthode la plus courante s’appelle le déplacement vers le bas : la vapeur pénètre dans la chambre et remplit les zones supérieures en poussant l’air plus froid vers le bas. L’air est ensuite évacué par un drain équipé d’un capteur de température. Le processus se termine une fois que l’air est évacué et que la température a atteint 134 °C à l’intérieur de l’autoclave.

Des mesures précises à hautes températures

Dans les autoclaves, les capteurs de pression sont utilisés pour la surveillance et la validation des processus. Étant donné que les capteurs de pression standards sont généralement étalonnés à des températures ambiantes, ils ne peuvent théoriquement pas fournir des mesures fiables dans les conditions chaudes et humides des autoclaves. Cependant, STS a récemment été contacté par une entreprise de l’industrie pharmaceutique pour étudier l’implémentation d’un capteur capable d’offrir une précision de 0,1 % à une température de 134 °C, sur une plage de mesure de -1 bar à +5 bars.

Bien que les capteurs de pression piézorésistifs soient sensibles à la température, les erreurs de température peuvent être compensées afin d’optimiser les capteurs à différentes conditions. Sans cette optimisation, un capteur de pression standard offrant une précision de 0,1 % à température ambiante ne serait pas en mesure de garantir le même niveau de précision à 134 °C dans un autoclave.

Ainsi, les applications à températures élevées qui requièrent un capteur de pression très précis nécessitent un appareil calibré en conséquence. Mais la calibration d’un capteur de pression n’est qu’un des impératifs d’optimisation. L’entreprise qui nous a contactés pour l’implémentation d’un capteur en autoclave nous a soumis un autre défi : en plus du capteur de pression, tous les éléments de mesure (y compris l’électronique) doivent être positionnés à l’intérieur de l’autoclave et doivent pouvoir résister à des températures de 134 °C. Grâce à la grande modularité de nos dispositifs de mesure, nous sommes parvenus à assembler un appareil de mesure offrant la précision souhaitée de 0,1 % à 134 °C et dont l’ensemble des éléments peuvent résister aux conditions extrêmes d’un autoclave.

En résumé : Bien que les capteurs de pression piézorésistifs soient sensibles aux changements de température, avec le bon savoir-faire ils peuvent être optimisés pour répondre aux exigences d’applications spécifiques. Les capteurs peuvent être étalonnés en conséquence, et l’ensemble du dispositif de mesure peut être conçu pour résister aux environnements les plus extrêmes.

Compensation de température: la clé de la précision

Compensation de température: la clé de la précision

Lors de la sélection du bon transducteur de pression, la connaissance des températures pouvant survenir est de la plus haute importance. Si la technologie de mesure utilisée n’est pas compensée correctement en température, de grandes erreurs de mesure, ainsi que d’autres risques risquent peuvent survenir.

C’est pourquoi les utilisateurs finaux doivent savoir à l’avance à quelles températures s’attendre dans leur propre application. Il y a deux valeurs à prendre en compte ici : la température du fluide et la température ambiante. Ces deux valeurs sont importantes. La valeur de température du fluide fait référence aux caractéristiques du fluide entrant par le raccord de pression du capteur. La température ambiante correspond à la valeur de l’air environnant le corps du capteur anisi que le connecteur électrique. Ces deux températures peuvent être très éloignées l’une de l’autre,  et avoir chacunes des conséquences différentes .

Pourquoi la température est-elle un facteur important ?

Les matériaux utilisés dans les transducteurs de pression piézorésistifs affichent une certaine dépendance à la température (en lire plus sur les caractéristiques thermiques des transmetteurs de pression piézorésistifs ici). Le comportement de mesure du transducteur de pression se déplace également avec la température. En conséquence, les décalages du point zéro liés à la température et les erreurs d’intervalle peuvent apparaître. Pour faire simple, si une pression de 10 bars est mesurée à 25 °C, puis une seconde fois à 100 °C, on obtiendra différentes valeurs en sortie du capteur. Il est donc primordial de vérifier, sur les fiches techniques, si la plage de température compensée du capteur est compatible avec les variations de température de votre application.

De plus, le bon fonctionnement de l’instrument de mesure dépend aussi de la température ambiante. Cela affecte principalement les composants tels que les connexions électriques et les câbles utilisés pour la transmission des valeurs mesurées. Très peu de matériaux standards peuvent résister à des températures avoisinant les 100 °C et encore moins au-delà. Les prises et les câbles eux-mêmes peuvent fondre ou même prendre feu. Outre la précision de mesure, la température a également une influence sur la sécurité opérationnelle.

Heureusement, les utilisateurs ne doivent pas s’accommoder de ces risques étant donné que les transducteurs de pression peuvent être optimisés pour différentes conditions de température – d’une part grâce à la compensation de température et, d’autre part, à l’aide d’éléments de refroidissement supplémentaires et notamment de matériaux thermorésistants.

Les erreurs de température peuvent être évitées

Les fabricants de capteurs de pression utilisent une compensation de température. Les produits  STS, par exemple, sont optimisés de série pour des températures de fonctionnement de 0 °C à 70 °C. Plus la température s’écarte de ces valeurs, plus l’imprécision de la mesure augmente. Un instrument de mesure optimisé pour une plage de 0 °C à 70 °C mais utilisé à des températures avoisinant les 100 °C n’atteindra plus ses valeurs de précision spécifiées. Dans ce cas, il faut employer un capteur qui est effectivement compensé pour des températures autour de 100 °C.

Il y a deux formes de compensation de température :

  • Compensation passive : les résistances asservies à la température sont activées dans le pont de Wheatstone
  • Compensation active (compensation polynomiale) : des pressions variées sont approchées à des températures croissantes au sein d’une armoire chauffante. Elles sont ensuite comparées aux valeurs d’un étalon. Les coefficients de température déterminés à partir de cela sont ensuite introduits dans le processeur du transmetteur de pression de sorte que les erreurs de température puissent être compensées « activement » dans la pratique.

La compensation de température active reste la méthode préférée, car elle conduit aux résultats les plus précis.

La compensation de température elle-même, d’autre part, a ses limites. Comme mentionné précédemment, la température n’affecte pas seulement la précision d’un transmetteur de pression. Les composants mécaniques de la cellule de mesure souffrent également à des températures supérieures à 150 °C. À ces températures, les contacts et les colles peuvent lâcher et le capteur peut subir des dommages. Si l’on prévoit des températures de fluide exceptionnellement élevées, il convient alors d’installer des éléments de refroidissement supplémentaires pour garantir la fonctionnalité du capteur.

Eléments de refroidissement à très haute température de fluide

Afin de protéger de températures très élevées le transmetteur de pression, il existe quatre variantes qui peuvent être utilisées en fonction de l’application et de la température impliquée.

Variante A : températures de fluide jusqu’à environ 150 °C

Dans cette variante, un élément à ailettes de refroidissement est intégré entre la cellule de mesure et l’amplificateur. Il s’agit ici de séparer l’électronique de l’application proprement dite de sorte que celle-ci reste intacte sous l’effet des températures élevées.

Variante B : températures supérieures à 150 °C

Si le fluide est très chaud, un élément de refroidissement est vissé à l’avant du raccord de pression (ailettes de refroidissement par exemple). Par conséquent, la cellule de pression entre désormais en contact avec un fluide refroidi. Ces ailettes de refroidissement fixées à l’avant n’ont aucun effet sur la précision du capteur. Si le fluide était extrêmement chaud, un siphon serait plutôt utilisé comme élément de refroidissement.

Variante C : températures extrêmement élevées (jusqu’à 250 °C)

Si la température du fluide est extrêmement élevée, un système d’isolation orienté vers l’avant intégrant une partie refroidissement peut être utilisé à présent. Toutefois, cette variante est assez grande et affecte négativement la précision.

Transducteur de pression avec isolant avant et partie refroidissement pour des températures de fluide jusqu’à 250 °C

Variante D : cas particulier d’une armoire chauffante ou d’une chambre climatique

Lorsque des mesures de pression sont nécessaires dans une armoire chauffante à des températures ambiantes allant jusqu’à 150 °C, l’électronique du transmetteur de pression ne peut pas être exposée à ces températures sans subir de dommages. Dans cet exemple, seule la cellule de mesure (avec canal de pression et boîtier en acier inoxydable) se trouve à l’intérieur de l’armoire, celle-ci étant raccordée à l’électronique distante à l’extérieur de l’armoire (également logée dans un boîtier en acier inoxydable) par un câble FEP haute température.

En résumé : la consultation est la règle d’or

La précision des capteurs de pression piézorésistifs est influencée par les conditions de température. Les températures agissant sur la cellule de pression peuvent être compensées passivement ou activement de sorte que le capteur de pression utilisé réponde aux exigences de précision sur la plage de température prévue. En outre, l’influence de la température ambiante sur les composants mécaniques de l’instrument de mesure doit également être prise en compte. Il est également possible de maîtriser le problème en utilisant des éléments de refroidissement montés à l’avant et des matériaux résistant à la chaleur. Les utilisateurs doivent donc toujours s’inspirer des conseils détaillés du fabricant et s’assurer que les transducteurs de pression disponibles peuvent être optimisés pour leurs propres applications spécifiques. 

La fiabilité des capteurs de pression par temps froid

La fiabilité des capteurs de pression par temps froid

Les températures d’exploitation ont une forte influence sur le fonctionnement et la précision des capteurs de pression. C’est pourquoi, le froid extrême représente un défi majeur pour la conception de capteurs.

Les mesures de pression piézorésistives sont effectuées à l’aide de semi-conducteurs (servant de jauges de contrainte) diffusés sur une membrane de silicium. Lorsque des pressions s’exercent sur la membrane, ces jauges de contrainte se déforment et produisent une modification de la résistance qui permet de déterminer les valeurs de pression. Cependant, ces résistances sont également sensibles à la température. La sensibilité des capteurs de pression diminue lorsque la température baisse, et ils ne sont plus aussi précis qu’à température ambiante.

En raison de cette propriété, les fabricants de capteurs de pression donnent toujours le comportement de leurs produits pour certaines conditions de température. Afin d’obtenir le comportement le plus linéaire possible, les capteurs de pression sont désormais compensés de manière électronique sur une large plage de températures (compensation de température). Cela implique que les erreurs de température sont calculées et compensées automatiquement. Les capteurs de pression piézorésistifs peuvent ainsi fournir des mesures précises sur une plage de températures relativement large. Les effets de la température ne peuvent toutefois pas être complètement éliminés. Pour cette raison, les fiches techniques des fabricants comportent généralement les valeurs de précision pour différentes plages de températures.

Froids extrêmes : Capteurs de pression sans joints toriques

Le froid n’affecte pas seulement les résistances des semi-conducteurs. Quatre autres facteurs doivent être pris en compte lors du choix d’un instrument de mesure pour des applications par temps froid, notamment les joints d’étanchéité. Les températures inférieures à -20° C fragilisent les matériaux d’étanchéité situés entre l’orifice de prise de pression et la membrane, et peuvent engendrer des fuites qui rendent les capteurs inutilisables. Les capteurs de pression à joint torique ne sont donc pas adaptés aux froids extrêmes. Dans ces climats, les capteurs de pression compacts représentent le meilleur choix, car le raccord de pression et la cellule de mesure sont soudés ensemble.

Gelées : Attention à la surpression

Le gel peut également affecter le fonctionnement des capteurs. Par exemple, dans les applications de forage de gaz naturel en régions arctiques, de l’eau peut être présente dans les conduites de gaz. Lorsque cette eau gèle, la pression agissant sur les capteurs de pression peut dépasser les plages de pression recommandées. Une pression trop élevée peut entrainer une destruction de la membrane. Si les capteurs sont employés en conditions de gel, il est important de prévoir un seuil de surpression adapté.

Lors des mesures de pression piézorésistives, la pression est appliquée indirectement sur la membrane de silicium via un fluide de transfert (généralement une huile siliconée). Lorsque la température baisse, la viscosité de cette huile augmente. Selon la nature de l’huile et la température réelle, le fluide de transfert peut se gélifier voire se durcir. Cette modification affecte également le fonctionnement du capteur de pression.

La résistance à la condensation doit également être prise en compte. Si de l’air humide est présent dans le boîtier du capteur de pression, de la condensation se formera à des températures d’exploitation froides, ce qui peut endommager les composants électroniques et détruire le capteur.

Résumé

Lorsque des capteurs de pression sont utilisés par temps froid, les utilisateurs doivent s’assurer que les composants individuels sont directement soudés (sans joint torique) et qu’ils sont capables de résister à la condensation. Il faut également déterminer si le capteur de pression sera exposé au gel, par exemple s’il est en contact avec de l’eau. Dans ce cas, il est important de sélectionner un capteur de pression qui dispose d’un seuil de surpression adapté. Comme pour toute autre application, le capteur de pression doit également être compensé en fonction de la plage de températures attendue.

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