Des contrôles de niveau de remplissage fiables dans les mines de charbon

Des contrôles de niveau de remplissage fiables dans les mines de charbon

Les mines et les mines à ciel ouvert sont bien connues pour leurs conditions de travail difficiles. Ces conditions exigeantes s’appliquent également aux technologies qui y sont déployées. Pour cette raison, des instruments de mesure durables et fiables sont nécessaires pour la surveillance des eaux souterraines.

Dix pour cent des gisements mondiaux de charbon se trouvent en Australie. L’extraction du charbon est l’un des facteurs économiques les plus importants de ce continent, qui est le premier exportateur de charbon au monde. Cependant, l’extraction de matières premières est une activité exigeante. L’opérateur d’une station australienne à ciel ouvert a contacté STS pour étudier l’implémentation d’un capteur de pression destiné à surveiller les niveaux de remplissage à des profondeurs allant jusqu’à 400 mètres.

Les opérations minières ont une forte influence sur les eaux souterraines. Les aquifères entourant les mines de charbon sont drainées, ce qui entraîne un affaissement du cône de dépression. Cet affaissement modifie les conditions hydrologiques naturelles souterraines en créant des chemins de résistance diminuée. Cela conduit alors à des infiltrations d’eau dans les fosses à ciel ouvert et dans les chantiers souterrains. En conséquence, l’eau doit être constamment pompée hors de la fosse pour assurer une extraction sûre de la matière première.

Pour contrôler le niveau des eaux souterraines et les pompes utilisées pour le drainage, les opérateurs de cette station à ciel ouvert ont besoin d’un capteur de pression permettant de surveiller le niveau de remplissage en fonction d’exigences spécifiques : une pression ambiante comprise entre 0 et 40 bars (400 mH2O) et une longueur de câble de 400 mètres. La solution générique de STS, l’ATM.ECO/N/EX, offre une gamme de mesure de « seulement » 25 bars et une longueur de câble de 250 mètres.

Mais puisque STS est spécialisé dans les solutions de mesure de pression personnalisées, ce défi ne devait pas constituer un obstacle majeur. En peu de temps, le capteur de pression à sécurité intégrée ATM.1ST/N/Ex a été développé. Il répond précisément aux exigences de pression, et il est équipé d’un câble en Téflon® de 400 mètres de long. Sa précision de 0,1 % est également convaincante. Lors du développement de ce nouveau capteur de pression, STS a décidé de l’équiper d’un câble en Téflon® doté d’un presse-étoupe scellé et d’un tube d’aération ouvert (le polyuréthane est trop souple pour cette application). De plus, un poids de lestage vissé garantit une position de mesure droite et stable. Le réducteur de tension en acier inoxydable, qui est également vissé, aide à soulager la tension sur le câble électrique. Comme l’indique la désignation de l’appareil, il bénéficie également de la certification EX pour une utilisation en zones à risques d’explosions.

Le capteur ATM.1ST/N/Ex avec réducteur de tension vissé (à gauche) et poids de lestage vissé (à droite).

En tant qu’expert en développement de capteurs de pression spécifiques, STS a été en mesure de fournir le capteur ATM.1ST/N/Ex en moins de trois semaines.

Caractéristiques du capteur ATM.1ST/N/Ex:

 

  • Plage de pression: 1─250 mH2O
  • Précision: ≤ ± 0,1 / 0,05 % PE
  • Erreur totale: ≤ ± 0,30 % PE (-5 ─ 50 °C)
  • Température de fonctionnement : -5 ─ 80 °C
  • Température du fluide: -5 ─ 80 °C
  • Signal de sortie: 4─20 mA
  • Matériaux: acier inoxydable et titane
  • Compensation électronique
  • Connexions de processus communs disponibles
Les usages applicatifs des technologies de mesure de la pression dans l’industrie maritime

Les usages applicatifs des technologies de mesure de la pression dans l’industrie maritime

Les systèmes de détection jouent un rôle essentiel dans l’industrie maritime, en particulier dans les domaines de la construction navale. Ils permettent des mesures fiables et précises de nombreuses variables dans les réservoirs, telles que la pression et la température. Ces mesures servent à prévenir les éventuelles fuites de substances agressives, contrôler les systèmes de circulation de l’eau dans les navires, et garantir le bon déroulement des transports en haute mer.

Les capteurs employés dans le secteur maritime répondent à de nombreuses exigences strictes. Celles-ci incluent notamment des normes de robustesse des matériaux pour garantir une utilisation à long terme. L’électronique doit également offrir une durabilité accrue et être capable de résister aux conditions difficiles de la haute mer.

La surveillance des cargaisons sèches et liquides

La principale composante du fret maritime est le transport de marchandises en cargaisons sèches et liquides. Les cargaisons sèches correspondent au transport de marchandises en vrac (telles que les céréales et les aliments pour animaux) ou de marchandises au détail généralement stockées dans des conteneurs. Les cargaisons liquides nécessitent une surveillance plus attentive et rigoureuse que les cargaisons sèches, car elles peuvent inclure des substances extrêmement sensibles comme l’essence, le pétrole ou le gasoil. Les matériaux employés pour le transport des cargaisons liquides répondent à des normes strictes en matière de robustesse et de fiabilité, afin de prévenir tous risques de fuites de substances agressives qui pourraient avoir un impact dévastateur sur l’environnement. Par conséquent, les systèmes de détection sont également assujettis à des niveaux d’exigences très élevés.

Les réservoirs d’eau douce et d’eaux usées

À bord des cargos, l’eau douce (eau potable) est transportée dans des citernes spéciales ou obtenue à partir d’eau de mer grâce à un traitement de purification. Les systèmes de stockage qui permettent la collecte, le traitement et l’élimination des eaux usées sur les navires doivent également être surveillés à l’aide de dispositifs spécifiques. Étant donné que ces eaux usées sont souvent contaminées par des substances nocives, telles que des huiles ou des agents de nettoyage, leur traitement est soumis à des exigences supplémentaires. Les systèmes de réservoirs d’eau douce et d’eaux usées sont contrôlés et surveillés à l’aide de capteurs intégrés. Cette surveillance accrue permet de garantir un approvisionnement en eau optimal pendant les longs trajets en haute mer.

Les ballasts

Les ballasts sont des réservoirs d’eau de grande contenance qui servent à optimiser la navigation des navires. Ils permettent notamment de compenser la charge d’un cargo trop léger lorsque son tirant d’eau est insuffisant. Une fois remplis d’eau de mer, les ballasts peuvent également permettre de répartir le poids d’un navire chargé de marchandises. Étant donné que ces réservoirs sont remplis d’eau de mer, les matériaux et les capteurs doivent être robustes et résistants à la corrosion. Une attention particulière est portée à la fiabilité et à la durabilité des capteurs, car ils sont pratiquement inaccessibles pendant la navigation et doivent ainsi fonctionner parfaitement sans maintenance ni inspection.

Image 1: Options d’installation des dispositifs de mesure des niveaux

Les critères spéciaux des systèmes de détection

Au cours des dernières années, l’industrie de la construction navale a connu un flot continu d’innovations décisives auxquelles les systèmes de détection doivent s’adapter en conséquence. Par exemple, la durabilité de l’acier inoxydable était il y a 15 ans une préoccupation majeure. Aujourd’hui, il est reconnu que l’acier inoxydable se corrode au contact de l’eau salée lorsque les températures sont supérieures à 21 degrés Celsius. De nos jours, le titane remplace l’acier inoxydable. STS a été l’une des premières entreprises à utiliser du titane dans ses systèmes de détection. Ce matériau extrêmement stable et robuste peut résister aux conditions les plus difficiles. Le titane est désormais utilisé en standard dans une large gamme de transmetteurs de pression et de sondes immergeables.

Les critères technologiques de l’industrie maritime changent à mesure des progrès et évolutions du secteur. Ce qui était considéré comme standard il y a peu de temps peut être obsolète aujourd’hui. Pour répondre aux exigences croissantes du secteur maritime, STS s’efforce de perfectionner continuellement ses technologies de détection afin d’offrir une fiabilité et une précision sans faille. Les efforts et la flexibilité de STS se matérialisent par une fiabilité technologique supérieure au facteur d’erreur humain.

Notre collaboration avec AE Sensors

STS travaille en étroite collaboration avec la société familiale néerlandaise AE Sensors depuis plus de 27 ans. Ensemble, nous fournissons les systèmes de détection des principaux acteurs du secteur de la construction navale. Grâce à notre expertise et à nos solutions flexibles, nos clients enregistrent des facteurs de croissance rapides et conséquents. En ce moment même, des navires ultramodernes sont construits dans les chantiers navals du monde entier avec les solutions sur mesure de STS, telles que les sondes immergeables et les transmetteurs de pression. En outre, nos capteurs en titane ATM/N et ATM.1ST/N équipés de câbles en téflon sont désormais déployés en standard.

Grâce au système de montage modulaire de nos capteurs, l’installation peut répondre à de multiples exigences. Différents types de mesures peuvent également être mis en œuvre, tels que des mesures de pression relative ou absolue. La grande flexibilité de STS et de notre partenaire AE Sensors, associée à la qualité sans faille de nos technologies de détection, font la satisfaction de nos clients depuis de nombreuses années.

Les techniques de géomorphométrie pour l’analyse hydrogéomorphologique d’un bassin de recherche méditerranéen

Les techniques de géomorphométrie pour l’analyse hydrogéomorphologique d’un bassin de recherche méditerranéen

Résumé

L’objectif de cet article est de mettre en application une procédure géomorphométrique du relief pour définir les zones participant aux effets de ruissellement et pour soutenir une analyse hydrogéomorphologique d’un bassin de recherche méditerranéen de 3 km2 (situé au sud de l’Italie).

Les données relatives à la conductivité électrique et aux fréquences de décharge sub-horaires et quotidiennes du bassin de recherche ont été collectées et enregistrées sur une période de surveillance de trois ans. L’analyse hydrographique de ces données a révélé une forte réaction hydrologique saisonnière dans le bassin, indépendante des ruissellements de précipitations observés en période humide et en période sèche. Cette analyse nous a permis de définir les signatures hydrologiques liées à la magnitude croissante des inondations, impliquant différentes composantes du ruissellement (écoulements naturels, souterrains et superficiels) et une surface contribuant de plus en plus aux écoulements. Les analyses sur le terrain, ainsi que les mesures de la nappe phréatique et des débits lors d’un orage de pluie, nous ont permis d’identifier et de cartographier 15 zones de ruissellement avec des unités géomorphologiques homogènes, définies auparavant comme des types hydrogéomorphologiques (infiltrations diffuses le long du canal principal, infiltrations dans les couloirs riverains, écoulements diffus des talus et affaissement du concentré des creux colluviaux). Conformément aux procédures proposées et utilisées par les experts pour la cartographie géomorphologique des reliefs, une segmentation et une classification à orientation hydrogéomorphologique ont été réalisées à l’aide de la suite logicielle eCognition (Trimble). La meilleure concordance avec la cartographie géomorphologique a été obtenue avec un profil pondéré et une courbure de 20 plans à des créneaux différents. En combinant l’analyse hydrochimique et la carte hydrogéomorphologique du relief, la variabilité des zones de contribution de l’événement survenu pendant la saison des pluies a été modélisée graphiquement en utilisant les valeurs logarithmiques de l’accumulation des écoulements. Les résultats nous ont permis d’identifier la composante de ruissellement pour chaque période de temps et de calculer la contribution de décharge de chaque type hydrogéomorphologique. Ce type d’approche pourrait s’avérer utile pour l’étude des 25 bassins forestiers et non karstiques de l’écorégion méditerranéenne.

Consultez l’étude de recherche complète (en anglais)

Source : Domenico Guida1, Albina Cuomo (1), Vincenzo Palmieri (2).
(1) Département de génie civil, Université de Salerne, 84084 Fisciano, Italie.
(2) ARCADIS, Agence pour la protection des sols dans la région de Campanie, 5 Naples, Italie.

Énergies renouvelables: le stockage de l’énergie dans les environnements offshore

Énergies renouvelables: le stockage de l’énergie dans les environnements offshore

Les énergies renouvelables deviennent de plus en plus populaires, à la fois sur terre et dans les grandes structures offshore. Cependant, un problème majeur limite actuellement la croissance de ce marché : l’énergie produite doit être déployée immédiatement, qu’elle soit issue des courants marins , du soleil ou du vent. Tout excédent qui ne peut être utilisé instantanément est irrévocablement gaspillé. En outre, les sources d’énergies renouvelables ont tendance à être instables en raison des changements soudains des conditions naturelles, ce qui affecte directement la production d’énergie. Pour solutionner ce problème, il est nécessaire de développer des moyens de stockage qui permettent une utilisation ultérieure de l’énergie.

La technologie de stockage d’énergie à double-compartiment

La technologie FLASC développée par des ingénieurs de la Faculté d’ingénierie de l’Université de Malte permet de stocker l’énergie en environnements offshore. Ils ont mis au point une procédure pour les systèmes offshore qui permet de stocker efficacement les excédents d’énergie à l’aide de dispositifs à air comprimé. Des solutions similaires existent déjà, mais ces techniques basées sur la pression hydrostatique sont assujetties au niveau de profondeur de l’eau. La technologie FLASC à double-compartiment permet quant à elle une plage de pression indépendante, quel que soit le niveau de profondeur de l’eau. De cette manière, les surplus d’énergie peuvent être stockés et libérés de manière sécurisée, à des intervalles pouvant être définis individuellement. Cela permet de garantir une production d’énergie qui n’est plus impactée par les conditions naturelles.

Des mesures précises avec les capteurs STS ATM/N/T

La technologie FLASC repose sur des niveaux de pression stables et constants de l’air comprimé. Pour y parvenir, FLASC utilise des capteurs STS ATM/N/T de haute qualité. Ces capteurs ultra sensibles mesurent la pression de l’air et de la température à trois endroits différents du système. Équipés de boîtiers robustes en titane, les capteurs STS sont parfaitement adaptés à une utilisation continue en eau de mer. Grâce au module intégré de détection de température PT100, ils peuvent couvrir une plage de mesure de températures allant de 5 °C à 80 °C. Les données collectées sont transférées vers le système SCADA, depuis lequel elles peuvent être surveillées en temps réel.

La correction des données de niveaux d’eau en fonction des fluctuations des pressions barométriques

La correction des données de niveaux d’eau en fonction des fluctuations des pressions barométriques

Relevés piézométriques de l’aquifère karstique d’Otavi – analyse des données par calcul de l’efficacité barométrique.

Les principales méthodes permettant d’identifier et d’éliminer les effets de la pression barométrique dans les aquifères confinés et non confinés sont connues. Bien qu’il soit établit que les variations de la pression barométrique peuvent influer sur les mesures de niveaux d’eau, peu d’articles et de procédures permettent de gérer correctement les données piézométriques.

Connaître l’efficacité barométrique réduit les erreurs de calcul des surfaces piézométriques ainsi que les écarts des piézomètres lors des tests de pompage. Stallman (1967) a également suggéré que le mouvement de l’air à travers la zone non saturée et le décalage de pression qui en résultait pourraient aider à mieux décrire les propriétés d’un aquifère. Rasmussen et Crawford (1997) ont décrit la manière dont l’efficacité barométrique varie dans le temps dans certains aquifères, et la façon de calculer la fonction de réponse barométrique correspondante. Ils ont également montré que ce dernier paramètre est lié au degré de confinement de l’aquifère. Dans cet article, nous présentons une application de cette procédure dans un aquifère karstique non confiné situé dans le nord de la Namibie (monts Otavi), où quatre transducteurs absolus ont enregistré les variations des niveaux d’eau et les marées, pendant une période de 10 mois à 1 heure d’intervalle.

Cadre général

La zone à l’étude se situe dans la partie sud-est d’un plateau de 6 000 km2, à une altitude moyenne de 1 300-1 500 m, sur des collines atteignant 2 000 m d’altitude (voir ci-dessous).

Les formations rocheuses sont constituées d’épaisses couches calcaires dolomitiques et de stromatolithes (500 ans AA). Les strates ont été pliées en plusieurs synclinaux et anticlinaux généralement orientés est-ouest. La partie sud de la zone d’étude est bordée par une longue faille, avec diverses occurrences minérales (cuivre, vanadium, plomb, zinc). En raison de la fracturation élevée, de la faible couverture végétale et du manque de terre, le ruissellement superficiel est presque nul. Deux bassins d’eau naturelle (des dolines effondrées), de 100 à 200 m de large, sont situés plus au nord et en dehors de la zone du projet. La pluviométrie annuelle moyenne est de 540 mm (1926-1992), avec des pics au cours de l’été et entre décembre et mars. Depuis le milieu des années 70 et jusqu’en 2000, la région a connu une chute des précipitations qui, associées à l’activité minière (mines de Kombat, Tsumeb et Abenab), ont été responsables de l’abaissement de la nappe phréatique (jusqu’à 20-30 m à certains endroits).

Depuis 2005, cette tendance s’est inversée en raison de la réduction de l’activité minière et d’un nouveau régime météorologique.

Cadre hydrogéologique

Cette région est bien connue pour ses caractéristiques karstiques, et elle abrite de vastes lacs souterrains situés entre 70 et 120 m sous la surface du sol.

La zone est également classée comme l’un des aquifères les plus importants du pays (Département de l’hydrologie du Ministère de l’agriculture, de l’eau et du développement rural, zones E-F). Afin de recueillir des informations utiles dans cet environnement particulier et de localiser d’autres emplacements pour les forages d’eau, nous avons préparé deux cartes piézométriques (2007-2010) et installé 4 dans des points d’eau situés entre 2 et 4 km de la ferme Harasib (voir Illustration 2).

Illustration 2: Carte piézométrique (février 2007) et emplacements de trois enregistreurs de niveau d’eau.

La surface piézométrique de 2007 montre une zone de recharge, coïncidant avec les sommets topographiques et les infiltrations de pluie. De ce point, les directions d’écoulements souterrains sont sud-ouest et sud-est. Au cours de cette étape, nous avons concentré nos recherches pour définir :

  • Le type d’aquifère.
  • Les connexions aquifères entre le lac Harasib et le lac du Souffle du Dragon.
  • Les zones de recharge.

Des analyses chimiques des eaux de surface et des eaux profondes ont été effectuées en 2007, tandis que des lectures continues de la pression barométrique et des niveaux d’eau ont été effectuées sur une période de dix mois, de septembre 2010 à juin 2011. La recharge de l’aquifère commence lorsque les précipitations cumulatives dépassent 400 à 500 mm. L’épaisseur de la partie non saturée varie de 40 à 100 m. Considérant que cette valeur est proche de la pluviométrie annuelle moyenne et que cet aquifère est karstique et très fracturé, il convient de noter qu’une ou deux années de faibles précipitations sont suffisantes pour réduire considérablement le rendement exploitable.

L’efficacité barométrique et la fonction de réponse barométrique

Illustration 3: Valeurs de la période sèche (septembre – décembre).

Les mesures de niveau d’eau ont été analysées avec le logiciel BETCO (Laboratoires Sandia) afin d’éliminer les effets des changements de pression barométrique. Les valeurs mesurées et corrigées sont présentées dans l’Illustration 3 et se réfèrent à la période sèche (septembre – décembre), tandis que l’Illustration 4 montre les variations de la pression barométrique en fonction des niveaux d’eau qui sont utilisées pour le calcul du rendement barométrique.

Illustration 4: Différences entre les pressions barométriques et les niveaux d’eau pendant la période sèche (sept. – déc. 2010).

Dans tous les exemples, nous remarquons que:

  • Il existe une corrélation entre les valeurs mesurées et corrigées, même si l’amplitude est faible.
  • Il y a toujours une variation qui diminue dans les valeurs corrigées ; ce phénomène pouvant être attribué à d’autres effets non barométriques (marées terrestres, double porosité).
  • Les valeurs initiales de l’efficacité barométrique sont assez similaires (0,55 0,61).

L’illustration 5 représente la fonction de réponse barométrique. Cette fonction caractérise la réponse des niveaux d’eau sur la durée, jusqu’à un changement graduel de la pression barométrique. La fonction de réponse barométrique est essentiellement une fonction de temps écoulé depuis la charge imposée.

Illustration 5: Fonctions de réponse barométrique des trois points d’eau. La similarité des courbes (notamment celles du lac du Souffle du Dragon et du lac Harasib) suggère un aquifère non confiné et un éventuel facteur de double porosité.

Une concordance est observée sur les trois points d’eau. Par exemple, le lac du Souffle du Dragon présente une augmentation rapide à 0,5 et une décroissance à long terme à une valeur inférieure (0,2 à 0,3 après 20 heures), en raison du lent passage de l’air à travers les fractures. L’équilibre entre la pression externe et l’aquifère est atteint à une valeur de 0,1.

La forme des trois courbes indique un aquifère non confiné avec de bonnes liaisons hydrauliques, en particulier entre le lac du Souffle du Dragon et le lac Harasib (ce dernier étant à une distance de 2 km).

Cette corrélation a également été prouvée par des analyses isotopiques et chimiques effectuées en 2007 (Pr. Franco Cucchi, département de géologie, université de Trieste).

Les données recueillies confirment le comportement non confiné de l’aquifère, qui est bien fracturé et connecté hydrauliquement, et recouvert d’une couche non saturée épaisse et rigide. L’efficacité barométrique initiale est supérieure à celle calculée en dernier.

Marées terrestres et relevés des capteurs

Illustration 6: Niveaux d’eau dans le lac souterrain (en mètres au-dessus du niveau de la mer – ASL). L’élargissement ci-dessus montre de petites différences cycliques dues aux marées terrestres.

En ce qui concerne les marées terrestres, les données collectées sont encore rares, mais nous pensons qu’il est néanmoins intéressant d’illustrer certaines réflexions. Lorsqu’elles sont inspectées en détail, les courbes présentent un motif en zigzag distinct avec des pointes toutes les 10 à 12 heures (Illustration 6). Ce comportement corrobore des effets de marées terrestres, produisant de légers changements dans le volume des fractures et des pores et donc dans les niveaux d’eaux souterraines. Les séries de Fourier (Shumway, 1988) montre la structure harmonique des trois points d’eau dans l’Illustration 7 et les composantes des marées dans l’Illustration 8.

Illustration 7: Structure harmonique des trois points d’eau.

Illustration 8: Magnitudes des marées des principales composantes harmoniques (valeurs en pieds).

La zone proche du lac Harasib présente les valeurs les plus élevées pour la composante M2, ce qui peut être considéré comme l’indication d’une zone de transmissivité plus élevée (Merritt, 2004). Ce fait est en partie confirmé par la présence d’une fracture allongée (est-nord-est /ouest-sud-ouest) à proximité du lac Harasib.

Remarques finales

Les fluctuations des niveaux d’eau dans les aquifères ne sont pas uniquement dues aux variations de recharge. La pression barométrique et les marées font partie des préoccupations principales. Connaître les variations des pressions barométriques pour un site particulier permet de valider une carte piézométrique ou un test de pompage. Les transducteurs de pression modernes sont reconnus comme extrêmement utiles lorsqu’ils sont installés dans des trous de forage. Les variations des enregistrements selon le type d’aquifère et les graphiques peuvent indiquer le degré de confinement des niveaux surveillés.

Les paramètres utiles qui caractérisent ce comportement sont l’efficacité barométrique et la fonction de réponse barométrique. Cette dernière caractérise un aquifère comme « non confiné » lorsque les valeurs initiales sont élevées, puis proches de 0 sur une réponse à long terme. À contrario, un aquifère est défini comme « confiné / semi-confiné » lorsque les valeurs restent constantes, ou proches de 1 sur une réponse à long terme. Il est parfois nécessaire de supprimer les effets barométriques pour interpréter correctement un test de pompage ou pour dresser une carte piézométrique. Enfin, une analyse particulière des données des niveaux d’eau permet de calculer les composantes harmoniques dues aux marées, et donc certaines caractéristiques hydrogéologiques.

Cette approche théorique a été appliquée aux données recueillies pour l’étude de projet d’un aquifère karstique non confiné dans le nord de la Namibie. Les niveaux d’eau ont été surveillés pendant une période de 10 mois, avec des lectures horaires au moyen de quatre transducteurs. Les données ont confirmé les hypothèses générales retenues lors des études précédentes et ont souligné l’importance de l’utilisation de tels instruments pour l’évaluation des aquifères, en montrant en particulier :

  1. Le rôle de la recharge dû aux précipitations et à la forte transmissivité autour de la région du lac Harasib.
  2. La bonne connexion hydraulique et la conductivité de l’aquifère.
  3. L’absence de couches de confinement (aquifère profond et rigide non confiné).
  4. L’effet de stockage de la partie non saturée, située au-dessus de la nappe phréatique, qui commence à se drainer lorsque les pluies dépassent 400-500 mm.
  5. Les autres effets de pression, tels que les marées terrestres, peuvent être mis en évidence à l’aide de transducteurs de niveau d’eau.

Remerciements

Namgrows est l’abréviation de « Namibian Groundwater Systems » (Système namibien de gestion des eaux souterraines), un projet mis en place par l’auteur et le collègue Gérald Favre, avec la participation de géologues et de spéléologues de 4 pays différents (Italie, Suisse, Namibie, Afrique du Sud). Le projet a été soutenu en Namibie par l’ing. Sarel La Cante et son épouse Leoni Pretorius (ferme Harasib).

La société STS – Italia nous a sponsorisés en fournissant les capteurs de niveau d’eau ainsi qu’une assistance technique.

Je souhaite également remercier le Prof. Todd Rasmussen (Université de Géorgie à Athènes) pour ses précieuses observations sur les données, en particulier sur l’efficacité barométrique et les marées terrestres.

 Source: Dr. Alessio Fileccia / Consulting Geologist

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